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Chez Stéphane, les pizzas, c’est à emporter !

Sudpresse - A.D.
/ 14.09.2011
À la fin de mes humanités, je pensais que mon avenir était tout tracé. J’ai suivi mes potes de l’école à l’institut Gramme. Mais après deux mois de cours, cela ne me disait plus rien de devenir ingénieur industriel. Alors j’ai bifurqué vers un graduat en expertise automobile. Mais là aussi, je me suis très vite lassé. J’étais peut-être trop jeune de caractère. À l’époque, je pensais surtout à m’amuser et à voir mes copains du quartier ”, raconte Stéphane.
Alors, il se lance dans une sorte de rallye des études. Il retourne dans l’enseignement secondaire pour apprendre le métier de mécanicien. Mais des obstacles se dressent devant lui. “ Mon directeur a dit que je n’avais pas le niveau dans les cours techniques et que je devais revenir en 5e année. J’avais déjà mon diplôme de générale en poche, je ne suivais que les cours d’atelier. Et pour la première fois de ma vie, j’ai raté. J’ai voulu suivre une autre voie, toujours dans la mécanique ”. Son frère gagnait déjà un peu d’argent en étudiant sous contrat d’apprentissage dans un garage, Stéphane va suivre. “ Ce n’était pas mal, mais pas du tout ce que je voulais. Le père de ma fiancée avait un restaurant et cherchait quelqu’un pour l’aider. C’est lui qui m’a donné ma chance en cuisine puis comme pizzaïolo. Voilà comment je suis entré dans le métier. J’ai tout appris sur le tas ”.
Pendant toutes ses années au restaurant, Stéphane n’a jamais compté ses heures. Il regrette d’être un peu passé à côté de l’éducation de ses enfants. “ Quand j’ai eu l’opportunité de m’installer à mon compte, j’ai sauté sur l’occasion. Mais je ne voulais plus être prisonnier des horaires d’ouverture, alors j’ai opté pour un commerce où on ne délivre que des plats à emporter. Cela fait une petite dizaine d’années qu’il dirige L’Etna avec bonheur et ses clients apprécient la chaleur de son caractère ”.
Aujourd’hui, s’il jette un regard en arrière, Stéphane estime qu’il aurait peut-être dû persévérer dans les études. “ J’aime bien jouer avec les chiffres. Parfois je me dis que j’aurais peut-être dû m’essayer à un métier comme la comptabilité. Mais quand je vois ce que je fais ici, les clients sympas, les préférences des habitués... J’estime que ce n’est pas si mal après tout ”.