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Dix-neufs employés en six ans

Sudpresse - A.V.
/ 6.06.2011

Un secteur particulièrement touché par la pénurie de candidats, c’est l’horeca. Nous avons rencontré Nicolas Lekime, responsable du restaurant “ L’atelier du Ry Ternel ” à Ittre.

Il recherche du personnel: un serveur et un aide cuisine. Après deux mois de tentatives veines, il a peut-être trouvé une personne pour la salle mais le recrutement est laborieux comme nous l’explique Nicolas: “Les jeunes qui sortent des écoles d’hôtellerie ne veulent pas se lancer dans l’aventure. Même ceux qui sont déjà dedans ne restent pas. Chez nous, on a une aide-soignante de formation, un soudeur, un gars qui a travaillé dans l’informatique. ” Beaucoup de jeunes qui sortent des écoles d’hôtellerie changent d’orientation professionnelle juste après.

Pourquoi est-il difficile de trouver des candidats valables? “ Principalement à cause des horaires. Dès qu’on trouve une femme et qu’on veut avoir des enfants, ils ne veulent plus travailler. ”

Pourtant, Nicolas a vu défiler les candidatures. Mais aucun CV ne présentait d’expérience. “ Je dois en avoir reçu 50 ou 60. Il s’agit surtout d’étrangers qui sont prêts à prendre n’importe quel travail. D’ailleurs mon ancien cuisinier était français. J’ai également une autre personne qui vient du Nord. ”

L’équipe compte cinq employés et deux associés actifs. En moyenne, l’équipe a changé de fond en comble après un cycle de trois ans. “ En six ans d’existence, j’ai vu passer 19 personnes ”, précise Nicolas. Pour se révéler être un bon candidat, il faut avoir un minimum d’expérience. “ Il faut aussi qu’il soit motivé ”, explique Nicolas. “ Si la personne n’a pas travaillé pendant quatre ans, ça fait tache. Trouver un boulot dans l’horeca, ce n’est pas le plus difficile tellement il y a de demandes. ”

Au “ Ry Ternel ”, Raphaël Plasman, un des deux associés actifs, fait figure d’exception. Il est là depuis cinq ans.

“ J’aime mon métier. Il y a une bonne ambiance, c’est vraiment familial. C’est sûr que les horaires sont particuliers mais c’est l’horeca, on ne peut rien y faire! Les gens qui arrivent ici pensent qu’ils vont faire leurs petites heures tranquillement, que c’est facile. Mais, c’est dur comme travail. ”

Les employés de Nicolas ont droit à trois jours de congé par semaine. Mais cela n’est pas suffisant pour certains. “ J’ai un employé qui part car sa femme lui a dit que c’était elle ou le boulot ”. Et Raphaël Plasman de conclure sur le ton de la plaisanterie: “ Ici, on arrive en couple et on repart célibataire. ”

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