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Faire des frites, c’est tout un métier

Le Soir - C.K.
/ 21.06.2011
Cette formation qui met en valeur l’un des patrimoines culinaires belges sera donnée aussi à Liège l’an prochain et pourrait être proposée à Mons, Charleroi et la Louvière dans les prochains mois.
Sur les sept élèves qui ont participé à cette formation, deux sont allés au bout. Alors que sa collègue a déjà ouvert un snack à Mouscron, Christophe Bourguignon rêve de vendre des cornets de frites dans les villages de la région de Tournai, dans un snack ambulant, sans pour autant abandonner son métier de facteur. « Cette formation m’a appris beaucoup de choses et notamment à dessiner mon projet, que j’évalue à 70.000 euros. Mais je dois aussi obtenir le feu vert des bourgmestres des communes où je m’arrêterai une fois par semaine », dit-il.
La formation de 172 heures, donnée le jeudi soir et le samedi, lui a aussi appris à gérer un commerce, des stocks, du personnel et la clientèle. « Un stage aurait été une bonne chose afin d’apprendre à gérer le rush des week-ends mais nous sommes les premiers à avoir participé à cette formation, nous pouvons aussi apporter quelques idées », explique ce Liégeois qui vit à Tournai.
Elle lui a permis aussi de développer un regard critique sur la gestion de certains snacks, notamment sur l’hygiène, et d’apprendre à répondre aux normes imposées par l’Union européenne, et relayées par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), qui sont drastiques. « J’ai aussi eu l’occasion de visiter des sociétés productrices de produits de snack et j’ai été impressionné par l’hygiène et la qualité des produits. Comme les frituriers, ces sociétés doivent tenir une traçabilité de leurs produits. »
Paul Hendrickx, formateur pour les métiers de bouche au sein du Foclam à Tournai, est satisfait du travail des élèves. « Le président des frituriers de Belgique a été séduit par notre programme. Friturier n’est pas un métier facile, c’est un vrai métier. Faire des frites est une chose, faire de bonnes frites en est une autre. Nous sommes là pour les aider et leur donner les outils nécessaires pour qu’ils ne se cassent pas la figure dans leur projet », dit-il en ajoutant que les deux lauréats ont été de bons élèves.
Christophe aime toujours autant les frites mais pas seulement : il paraît qu’il a pu découvrir presque tous les secrets de la fricadelle au pays des Ch’tis.