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L’offensive contre la viande est bien lancée

Le Soir - M.DM
/ 27.05.2011

Tous les jeudis sans viande ? Bruxelles s’y jette ; en attendant la Wallonie. Des entreprises et des grands chefs s’y mettent. Le régime carné perd des plumes.

La vraie question aujourd’hui n’est plus de savoir si on va manger moins de viande, mais plutôt comment on va le faire ! » Tobias Leenaert y croit dur comme fer. L’ASBL flamande EVA dont il est le coordinateur ne cesse d’avancer ses pions et elle a reçu jeudi un soutien appréciable en la personne de deux ministres écolos du gouvernement bruxellois (Huytebroeck et de Lille).

Désormais, les Bruxellois, à l’instar des habitants de Gand (depuis 2008), Hasselt, Malines et Saint-Nicolas et au-delà de centaines de villes européennes, seront invités à observer, un « jeudi veggie ». Des grandes entreprises (VUB, Mobistar, Toyota, Stib…) se sont également engagées à ce que 20 % des repas consommés le jeudi à leur cantine soient végétariens. Et des grands chefs vont s’y mettre en proposant des repas étoilés mais non carnés.

Un jour sans viande par semaine : presque une révolution pour notre pays qui est un des plus grands consommateurs de viande en Europe. Le discours « anti-viande » (1) grignote du terrain. Réduire sa consommation serait bon pour la santé, pour l’environnement, pour le portefeuille, pour l’éthique et pour les pays du Sud. Le rouleau compresseur des arguments est en route, à la grande colère des agriculteurs qui tentent de contre-attaquer (2). Le débat se passe sur tous les fronts, appuyé désormais par des « people » comme Paul Mc Cartney, Diane Keaton ou Natalie Portman.

Si elles restent encore marginales, les habitudes végétariennes progressent lentement : 5,6 % des Flamands, soit 350.000 personnes déclarent se passer de viande ou de viande et de poisson. Ils seraient 8 % à Bruxelles à bannir la viande de leur ordinaire. Bien moins en Wallonie.

Pourquoi mange-t-on de la viande ? « Une enquête que nous avons menée à Bruxelles montre que les trois principales raisons sont le goût, l’habitude et le sentiment que c’est plus sain, poursuit Leenart. Mais les raisons pour en manger moins sont la santé, l’attrait pour de nouvelles saveurs et la protection de l’environnement. Une personne sur deux dit d’ailleurs avoir l’intention de réduire sa consommation ».

Il est vrai que le bilan de l’élevage animal est, à l’échelle mondiale, particulièrement sombre. Une part croissante des terres agricoles sert aux cultures (souvent génétiquement modifiées) destinées à l’alimentation des cheptels. D’énormes quantités d’eau, de pesticides, d’engrais, leur sont consacrées. Sans compter le transport à longue distance (l’agneau néo-zélandais parcourt 18.000 km avant d’arriver chez nous). Autant de terres et d’eau qui permettraient de faire pousser des cultures à destination humaine.

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