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La famille Galler se lance dans la production viticole

Le Soir - J.S
/ 6.07.2011
Un coup de tête ce nouveau projet ? Sûrement pas. Voilà plus de 20 ans qu’il germe dans un coin de la tête du chocolatier, il a d’ailleurs suivi des cours d’œnologie : « Mais ce n’est pas parce qu’on aime le bon vin qu’on peut devenir vigneron, je suis allé à la rencontre d’autres viticulteurs pour demander des conseils, raconte Jean Galler. Au départ, on voulait s’installer avec ma femme dans le sud de la France et acheter un vignoble dans le Rhône. Mais finalement on est bien chez soi, on a notre fille, notre beau-fils et notre petite-fille ici. »
Un sol idéal
L’aventure prend vie en 2008 lorsque Jean Galler lance des analyses de sol sur un de ses lopins de terre. Il se rend compte que le sol présente des similarités avec celui du Priorat, région viticole située au sud de Barcelone. « On a ici un sol merveilleux, se réjouit-il. Il est constitué de schiste friable qui permet aux racines de descendre facilement dans le sol et d’obtenir un vin avec beaucoup plus de minéralité, ce qui lui donne toute sa complexité. Le réchauffement climatique a permis d’apporter ici quelques degrés en plus qui font toute la différence pour la viticulture. On utilise une agriculture biodynamique, on n’est pas obsédés par le bio mais cette méthode permet de développer la qualité du vin. »
Ce projet est aussi une histoire de famille. La fille de Jean Galler, Justine, gère la récolte des grappes et la partie administrative : « Je m’occupais du service marketing de la chocolaterie mais j’ai eu envie de changer. Le travail en plein air me plaît beaucoup et il y a le challenge de lancer une nouvelle entreprise. Je pense qu’on se complète bien avec mon père. » La femme de Jean Galler participe également au projet : elle a choisi les bouteilles et dessiné les étiquettes.
Au total, la famille Galler produira cinq cépages pour donner trois cuvées. Un vin blanc, résultat d’un mélange de Chardonnay et de Pinot blanc ; un Gamay, vin rouge doux et fruité, et enfin un mélange de Pinot noir et de Cabernet franc. Les premières vendanges seront réalisées au mois de septembre et les bouteilles seront commercialisées en 2012.
Ces dernières porteront le nom de « Septem Triones ». « Ce terme signifie les “sept bœufs du labour”, c’est le nom que donnaient les Romains à la Grande Ours, explique Justine. Cette constellation indique le nord, l’orientation de notre terrain. Ce nom fait aussi référence au calendrier lunaire qui influence tout notre travail dans la vigne. »
« Le maître mot de notre travail, c’est l’équilibre, ajoute Jean Galler. Notre vignoble est entouré de vaches, de moutons, d’abeilles, une diversité de cultures agricoles borde les vignes… On espère que cet équilibre entre la nature, les animaux et les hommes donnera un vin équilibré qui procurera beaucoup de plaisir. » Autant de plaisir que le chocolat, on l’espère. Même si Jean Galler tient à le préciser : « Le vin et le chocolat sont deux activités totalement différentes, on ne retrouvera pas de bouteille dans la chocolaterie. »