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Le concept "Cook and Book" bientôt à Namur?

Sudpresse - S.M.
/ 27.06.2011
Des centaines de livres se profilent le long des murs, dans de grandes bibliothèques en bois foncé. Au loin, on entend quelques notes de jazz, le cliquetis des couverts sur les assiettes et le train paisible de quelque conversation de culture générale. L’ambiance est intello et décontractée dans cet espace “ Cook and Book ” de Woluwé-Saint-Lambert.
Un concept novateur qui, bientôt, devrait débarquer à Namur. Et pas n’importe où: dans l’église Saint-Jacques, récemment vendue à un promoteur. “ Un locataire m’a approché, confirme Pierre Sirre. Son projet est de faire un style de “ Cook and Book ”. C’est donc une possibilité d’aménagement des lieux. Mais il ne se passera rien avant un an. ”
En 2012, Namur aura donc peut-être la chance de découvrir ce commerce d’un nouveau genre, mélange de librairie et de restaurant, lieu convivial de gastronomie et de culture, développé en 2005 à Woluwé. “ C’était une vieille idée que nous avions avec mon mari, sourit Déborah Drion, la gérante. Nous avions l’habitude de nous retrouver le dimanche avec une pile de magazines, de BD et de livres dans un petit resto-snack. Et nous voulions combiner la littérature et la nourriture. ”
Mettre le livre en valeur
C’est chose faite dans ces 1.500 m² divisés en neuf thématiques de librairie. À chacune, correspond un univers, une déco, un monde à découvrir. “ Beaucoup de libraires ne font pas attention à la présentation du livre, précise Déborah. Ils sont souvent placés sous des néons et dans des étagères en contreplaqué. La mise en scène est importante. ”
L’espace jeunesse est une salle cosy au sol fait de bonbons, remplie de poufs colorés et de lustres illustrés de jeux d’enfants. Avec ses banquettes en cuir, la cuccina, petit “dinner” italien, est dédiée aux recettes de cuisine. La littérature anglaise se savoure avec une tasse de thé dans un salon “ so british ”, ses canapés en cuir rouge, ses lampadaires “ union jack ”, son tapis aux airs de club bourgeois. Près de 3,5 millions d’euros ont été investis dans l’aménagement de ces espaces. Un pari risqué...
“ C’était un projet très décrié, souligne la gérante. Dans la restauration, il y a beaucoup de concurrence. Il fallait donc s’assurer d’offrir un service de qualité. Et au départ, cela ne marchait pas fort: par jour, nous servions 30 repas, contre 500 aujourd’hui. ” Un obstacle qui s’est pourtant révélé être une solution: face à une faible marge côté librairie, l’horeca rentabilise un commerce du livre qui, aujourd’hui, se meurt peu à peu à Namur, comme ailleurs.