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Le Stoumontois Philippe Del Mestre tient un resto belge de standing à Budapest

Sudpresse - A.P.
/ 25.08.2011
“ J’ai rempli ma voiture de vêtements et de bouquins. J’ai signé une procuration de vente pour ma maison. J’ai fait le plein d’essence et je suis parti ”. Ces mots sont ceux de Philippe Del Mestre. Suite à une grosse déception amoureuse, il décide de quitter la Belgique pour la Hongrie. C’était le 13 août 2001. Il y a de cela dix ans. “ Je quittais une bonne place de cuisinier dans un restaurant de Chevron, pour Budapest, où je n’avais pas de boulot. Pourtant grâce à mon expérience et mon enthousiasme, j’ai rapidement pris mes marques dans la capitale hongroise ”, explique Philippe. Et pour cause, non content de trouver un boulot dans un restaurant renommé de la ville, il trouve l’amour dans les bras d’une habitante.
Chez l’ambassadeur
“Petit à petit, je me faisais un nom en Hongrie. Plusieurs propositions s’offraient à moi. J’ai ainsi travailler pour l’ambassade belge. Il parait que les ambassadeurs se réjouissaient d’être invité à notre ambassade, tellement on y mangeait bien ”, précise fièrement Philippe. Les banquets qu’il a effectué par la suite pour différentes ambassades confortent totalement ses propos. “ J’adorais ce boulot, mais j’avais envie de m’investir un peu plus dans la vie hongroise. Il y a 6 ans, j’ai donc ouvert mon établissement, Philippe le Belge, dans le centre de Budapest ”.
Et l’affaire semble bien marcher pour lui. Son restaurant de cuisine belge fait recette dans son pays d’adoption. Pourtant, le restaurateur ne cache pas qu’au départ, il avait quelques craintes. En terme de langue, notamment.“ Ma peur principale était de ne plus pouvoir raconter de blagues. Le hongrois, c’est illisible et imprononçable pour les non-initiés. Je m’y suis mis en dirigeant mon équipe composée exclusivement de Hongrois. Au début, je ne connaissais d’ailleurs que le vocabulaire culinaire. A présent, je chante au karaoké des chansons en hongrois ”.
Aujourd’hui, Philippe est donc satisfait. Tant personnellement que professionnellement. Ses amis hongrois apprécient ses histoires drôles. Ses clients adorent les petites plats qu’il prépare. Joint par téléphone, dans son restaurant, hier, Philippe doit couper court à la discussion.“Je vais bientôt avoir le coup de feu de midi. Puis pour ce soir, je dois préparer beaucoup de boulets à la liégeoise. C’est soirée belge et un ami viendra chanter du Jacques Brel ”. Ce plat pays qui est le mien semble plaire aux Hongrois.