Actualité
Les céréales-killers attaquent le matin !

Le Soir / Zap - M.B.
/ 8.09.2011
Les temps changent. Et les habitudes alimentaires aussi ! Tel est le constat de “Coûte que coûte” s’agissant de « la révolution des céréales », celle qui a transformé le petit-déjeuner des petits Belges avant de progressivement convaincre leurs parents. Années 70/80, le viatique du matin se compose encore de tartines au miel, au Nutella, ou à la confiture. On prend un café, une chicorée, ou un Cécémel. Mais aux Etats-Unis, le changement est déjà en marche. On est passé aux céréales en boîte, plus festif, plus new-look, plus sucré aussi.
Flash-back, les céréales au petit-déjeuner sont apparues en 1890. John Harvey Kellog, jeune médecin travaillant avec son frère Will Keith, cherche à améliorer les repas des patients de leur clinique de Battle Creek dans le Michigan. Une idée surgit : les fameux flocons d’avoine, les corn-flakes, appelés à un beau succès. Le procédé va très vite s’étendre au blé et au maïs. En 1906, devant la demande de plus en plus pressante, naît la Kellog Compagny. On ne la présente plus : ses boîtes maxi budget de 600 grammes ornent la plupart des tables européennes et américaines. Faciles à préparer, de longue conservation, démocratiques, les céréales s’imposent, mélangées dans du lait froid ou chaud, enrichi de sucre (même si ce n’est pas nécessaire), indexé ensuite d’autres ingrédients, pommes, noisettes, amandes.
Céréales en flocons ou pétales, soufflées enrobées de miel, extrudées (à base de farine), le marché trouvent rapidement la formule qui gagne.
C’est vers ce marché que le magazine de RTL tourne son regard : pour suivre leur fabrication, et – question centrale – pour tenter de trancher si elles sont bonnes pour la santé à l’heure où le surpoids, l’excès de sucre et de graisse, touche les Belges. « Censés apporter énergie, forme et équilibre dès le matin, il existe aujourd’hui des dizaines de variétés de céréales, constatent d’abord les auteurs de cette enquête : aux fruits, au chocolat, aux noix, pour enfants, pour adultes, pour maigrir, pour faciliter le transit, et bien sûr pour la ligne, l’argument massue si l’on peut dire. »
Un quart des calories de la journée
Force est d’insister : le petit-déjeuner doit apporter un quart des calories de la journée. Il doit privilégier le sucre lent pour permettre de tenir jusqu’à midi. Il doit fournir de l’énergie, tous les diététiciens enfoncent ce clou à l’adresse des enfants et de leurs parents. Le pain remplissait ce rôle jusqu’à il y a peu. Mais sa consommation décroît. Les chiffres sont imparables. Quatre Belges sur cinq ne mangeraient pas assez de pain, céréales ou biscottes le matin selon une enquête de l’Institut de Santé publique.
La ration normale se situe entre 175 et 420 grammes par jour selon les activités de chacun. Dans les faits, la moyenne tourne autour des 130 grammes quotidiens. Seuls 20 % des Belges respectent l’apport journalier. Les nutritionnistes insistent : sauter le petit-déjeuner, c’est à coup sûr se taper le coup de pompe de 11 heures, trompé par… une petite sucrerie. Le mot le dit d’ailleurs : déjeuner, couper le jeûne de la nuit, un temps long, de plus ou moins six à huit heures où l’organisme travaille seul, sans renfort.
Les céréales ont souvent été mises sur la sellette par les associations de consommateurs qui leur reprochaient des teneurs trop élevées en glucides et matières grasses. Elles mentionnent aussi un autre « inconvénient » : le fait d’habituer les enfants – qui sont les premières cibles des géants des céréales – au goût sucré, trop sucré. Sensibles aux remarques, les fabricants semblent avoir fait des efforts, tout comme sur la présence de fibres. Mais les céréales reposent d’abord sur « flash » : la figurine ludique sur l’emballage, le jeu à assembler, les couleurs, l’attrait du paquet… tout ce qui met en appétit d’achat ! Autant savoir…