Actualité

Retour à toute l'actualité

Pas de pause de midi au boulot

Sudpresse - MBV
/ 14.06.2011

Trop cher, pas le temps... 6 % des gens qui travaillent ne s’arrêtent même pas pendant le temps de midi. Certains ne mangent pas, d’autres mangent leurs tartines à leur bureau.

Pas de resto, pas de cantine, pas de sandwicherie, mais même pas non plus un petit tour pour s’aérer. 6 % des travailleurs ne font pas de pause du tout durant leur temps de midi. Dans le meilleur des cas, ils avalent juste leurs tartines sur le coin de leur bureau...

La société Edenred, anciennement Accor Services, a interrogé 52.000 salariés sur leurs habitudes alimentaires au boulot. Une étude menée successivement en 2009 et en 2010. En 2009, seuls 1,8 % des répondants déclaraient ne pas s’arrêter pendant midi. À l’opposé, 77,6 % faisaient systématiquement un break, et 20,6 % souvent ou parfois. En 2010, ils ne sont plus que 72 % à faire chaque jour une pause, et 19 % souvent ou parfois. Et s’ils ne sortent pas pendant midi, c’est, disent les salariés, parce qu’ils apportent leur repas de chez eux, ce qui est moins coûteux. Mais ils le faisaient plus en 2009 (54 %) qu’en 2010 (45,9 %). La deuxième raison évoquée, c’est le manque de temps. Et ça, cela s’aggrave (31 % en 2009, 42 % en 2010).

Au resto, mais vite

Quand ils sortent manger à l’extérieur, ce qui est le cas, régulièrement, pour 5 % des travailleurs, ce qu’ils demandent, en premier lieu c’est que ça aille vite. Situé à proximité des bâtiments de la Région wallonne à Jambes (Namur), le restaurant Le Phénix a d’ailleurs mis au point un service de réservation demi-heure par demi-heure. “ Nous avons des clients qui viennent vraiment tous les jours ”, explique le patron, Benoît Zegers, “ mais ils ne traînent pas. Parfois, on a des tables de hauts fonctionnaires qui ont plus de temps, mais sinon, ça doit aller vite”.

Plus rapide que le restaurant, c’est d’aller s’acheter un sandwich, ce que font 20 % des salariés Mais même là, ils sont pressés. Sarah Vandenheule tient avec sa maman le Midi Plaisir à Woluwe. On peut y manger à table, mais aussi être servi au comptoir. Et il faut que ça roule! “ Nous avons des gens qui viennent tous les jours ”, explique Sarah, “ mais s’ils voient qu’il y a une file au comptoir, certains font demi-tour. Pour tous, il faut que ça aille vite ”.

Si la rapidité est un critère important, le prix, mais aussi le contenu, le sont tout autant. “ Le prix, on voit ça en fin de mois ”, poursuit Sarah.“ On a moins de monde. Mais le contenu semble encore pus important. Les gens sont attentifs à leur ligne, ils veulent du bio, du naturel. Fini la mayonnaise, ils préfèrent des tapenades ”.

Philippe Renard, responsable de la cantine d’Ethias, à Liège, et ancien chef d’un étoilé, a fait depuis longtemps le même constat. “ Quand j’ai repris la cantine en 2000 ”, explique-t-il, “ elle était tenue par une société de catering, qui faisait de l’industriel. La cantine faisait 120 couverts. On est passé au bio et maintenant, on est à 350 couverts, on ne peut pas faire plus. Et le prix, qui était de 3,45€ en 2000, est aujourd’hui à 3,70€. Bon, varié, à un prix attractif, c’est ce que veulent les gens ”. .

Partager cette actualité