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Vers moins de dons d’aliments?

Sudpresse - Anne-Sophie D’Haen
/ 5.08.2011

Récemment, une décision de la Commission européenne a fait l’effet d’une bombe dans les milieux sociaux et associatifs liégeois. Au printemps 2011, elle a décidé de réduire de 80 % les fonds destinés à la banque alimentaire.

Cette résolution prendra effet à partir de 2012. L’apport économique de l’Europe dans l’aide alimentaire belge s’étendait à 50 % du budget total... Autant dire que les associations caritatives et CPAS locaux reçoivent une claque en pleine figure.

Une enveloppe qui s’envole!

Dans un monde utopique, une diminution de 25 % de la pauvreté est prévue pour 2020. Pourtant, depuis deux ans, le nombre de demandeurs auprès des CPAS liégeois ne cesse d’augmenter.

Fabienne Pérot, responsable du Centre liégeois du service social, est très inquiète suite à l’annonce de la Commission européenne: “ On reçoit dix tonnes de vivres chaque année, dont huit tonnes en provenance de la Banque alimentaire. Si la directive européenne passe, on n’en recevra plus que la moitié ”.

Une situation alarmante pour les plus démunis. La seule solution qui s’offre donc au centre du service social est de trouver de nouveaux donateurs: “ Il faut s’y prendre dès maintenant si on ne veut pas être dépassé l’année prochaine. On a une petite convention avec le CPAS de Liège pour l’urgence sociale, mais ça ne sera pas suffisant. Il va falloir trouver des donateurs privés... Ce n’est pas évident ”, s’inquiète-t-elle.

Les Restos du Cœur de Liège proposent quant à eux d’aider la banque alimentaire en augmentant l’appel aux dons et aux bénévoles.

Caroline Colson, responsable de la gestion quotidienne des Restos, ne peut pas encore évaluer les retombées de cette directive au niveau provincial: “ On ne peut pas donner de chiffres exacts. Mais il est clair que la perte sera conséquente quand on sait qu’un tiers de nos vivres provient de la banque alimentaire ”.

Plus d’appels aux dons

Les Restos du Cœur liégeois, c’est 50 tonnes de vivres et 160 repas délivrés chaque jour.

“ Nous pourrons assurer notre rôle cet hiver, les commandes sont déjà passées. Mais la précarité c’est tous les jours, c’est toute l’année; elle ne va pas cesser en 2012, même si nos budgets seront réduits ”.

Alors, il faut trouver des solutions; et la première issue est évidemment de soutenir au mieux la banque alimentaire: “ Il faudra les aider à collecter des vivres, envoyer plus de bénévoles et les appels aux dons seront sûrement encore plus nombreux ”.

Une voie de secours?

Pour Jean-M. Delmelle, président des fédérations belge et européenne des banques alimentaires, il est donc temps de réfléchir à une alternative...

“ Une des solutions envisagées serait la création d’un budget social spécial, indique-t-il. dont chaque pays disposerait selon ses besoins. Pour la Belgique, il servirait à pallier le manque de douze millions d’euros pour l’aide aux démunis ”.

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